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Pas un pas sans le CSOA

Texte : CNE Justine de RIBET

Publié le : 16/05/2024 - Mis à jour le : 03/06/2024. | pictogramme timer Temps de lecture : 7 minutes

Derrière chaque grande opération, mission ou exercice se cachent des logisticiens. Le Centre de soutien aux opérations et des acheminements met en œuvre et coordonne la projection et la logistique opérationnelle de niveau stratégique. Cet organisme interarmées œuvre dans l’ombre pour le succès des déploiements des armées françaises. L’armée de Terre représente plus de la moitié de l’effectif total.

Mi-janvier 2024, le cyclone Belal frappe l’île de La Réunion. Dès le lendemain, dans la nuit du 15 au 16 janvier, 2 avions, avec 130 personnels de l’unité d’instruction et d’intervention de la sécurité civile et plus de 16 tonnes de cargaison, sont mis en œuvre et interviennent dans l’urgence grâce à l’appui du Centre du soutien des opérations et des acheminements (CSOA). 

Niché sur la base aérienne 107 de Vélizy-Villacoublay dans les Yvelines, ce centre rassemble des experts logistiques. Souvent appelés les “soldats de l’ombre”, ils ont une place prépondérante : sans eux les armées n’ont pas les moyens d’agir. « Aucune opération, aucun mouvement ne se fait sans notre intervention, expose le commandant Marc-Richard, chef de la zone Territoire national et Europe. Nous sommes une tour de contrôle, un point d’entrée unique à toutes les demandes. » 

En d’autres termes, le CSOA assure la projection des personnels et le transport du fret par voie aérienne, maritime, terrestre, ferrée ou fluviale, et ce, grâce à des moyens externalisés ou à ceux des armées françaises et des alliés tels que le Canada, les États-Unis ou l’Allemagne. Dans cette unité où l’armée de Terre représente plus de 52 % des effectifs, les soldats appartiennent tous au monde de la logistique.

« Limiter les imprévus »

D’ancien conducteur citernier jusqu’à chef de peloton, ces spécialistes dans le domaine du mouvement et de la régulation du ravitaillement ont déjà accumulé plusieurs expériences dans les forces. « Nous comprenons les contraintes du terrain grâce à nos passages en régiment et à nos formations, explique l’adjudant Charles, en charge du fret pour la zone Territoire national et Europe. Nous faisons le maximum pour limiter les imprévus et respecter les dates. »

70 jours avant, le CSOA a préparé et orchestré la cinématique. Cette organisation est digne d’un Tetris® géant. Tout commence par la réunion quadrimestrielle durant laquelle le CSOA, les états-majors opérationnels (EMO) Terre, Air, Mer et les armées, directions et services interarmées évoquent la planification des trajets, la priorisation du fret et les points positifs et négatifs de la précédente relève. De cette dernière découle un ordre préparatoire qui sera envoyé aux théâtres. Les éventuelles demandes de modification du théâtre sont ensuite validées ou infirmées par l’EMO Terre et retournées au CSOA.

Environ 2 mois avant le début du cycle de relève, un détachement composé de représentants du Centre de planification et de conduites des opérations (CPCO), du CSOA et des EMO concernés se rendent sur le théâtre pour conduire une mission “cinématique” et travailler avec les acteurs impliqués dans les opérations de relève : définition des créneaux de relève, contraintes liées au poids et à la taille du fret, etc.

« Des combattants opérationnels dès leur arrivée »

De retour en métropole, l’ordre de projection stratégique est envoyé environ 40 jours avant le début de la relève aux unités déployées pour leur permettre de commencer les opérations nécessaires. Le premier fret embarqué de la relève est appelé « l’environnement du combattant », c’est-à-dire l’équipement et l’armement. « Notre métier est de faire en sorte que les combattants soient opérationnels dès leur arrivée sur le théâtre », ajoute l’adjudant Charles.

Si le quotidien du CSOA est surtout rythmé par les relèves de personnel et le soutien logistique en opérations extérieures, son action ne leur est pas exclusivement réservé. Il agit également sur le territoire national notamment lors des grands plans nationaux type Neptune. « Au cas où la Seine déborde, nous avons déjà anticipé la protection des moyens gouvernementaux à Paris », explique le commandant Marc-Richard. 

Par an, ce sont 100 000 personnes transportées et 160 000 tonnes de fret acheminées. Dès 2027, le CSOA sera l’un des acteurs majeurs de la projection d’une division. Le premier jalon de la préparation de cette mission d’ampleur est le déploiement d’une brigade interarmes en Roumanie lors de l’exercice Dacian Spring 2025.

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