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Balerit, la guerre en exercice

Texte : Sergent Erwin Bouteillier

Publié le : 24/07/2025. | Temps de lecture Temps de lecture : 4 minutes

Plus de 500 militaires et 200 véhicules ont été déployés dans les départements des Deux-Sèvres et de Charente pour l’exercice Balerit. Cet entraînement au milieu de la population civile et organisé par le 1er régiment d’infanterie de Marine, a mêlé innovation, réalisme et interopérabilité. Mission : conquérir Angoulême tombé aux mains de l’adversaire.

23 mars, 10 heures

Un véhicule blindé Jaguar force le passage d’un pont stratégique. Après une phase de combat, les soldats de la force bleue prennent l’avantage, contraignant l’adversaire à se replier au-delà du fleuve. L’escadron progresse alors vers le sud, en direction d’Angoulême. 

Débutée avant l’aube, cette reconnaissance offensive permet aux militaires de repousser l’ennemi sur 40 km. Les unités engagées affrontent plusieurs points de résistance, ce qui les obligent à se réorganiser pour protéger leurs lignes de ravitaillement et neutraliser les assaillants.

13 heures

Le capitaine Vianney négocie avec un agriculteur afin de dissimuler ses véhicules dans sa ferme. Une fois ses hommes cachés, l’officier sort son smartphone, une expérimentation tactique. 

« Pour éviter toute détection, l’usage du réseau 5G est interdit à plus de 100 mètres des localités. En revanche, dans les villages, mon signal se confond avec celui des habitants. » 

Cela permet au commandant d’unité d’envoyer ses ordres via des applications chiffrées. Cette stratégie optimise les transmissions tout en exploitant la qualité des infrastructures civiles.

24 mars, 8 heures

Perché sur un véhicule blindé léger, un réserviste du 1er régiment d’infanterie de Marine (1er RIMa) scrute les lisières qui lui font face. Il doit tenir l’entrée de l’aéroport contre l’avancée des alliés. 

Il n’est pas seul, toute sa section est déployée dans le secteur. Un exercice de ce gabarit est une première pour nombre d’entre eux. Les soldats gagnent en expérience, notamment dans la sécurisation d’infrastructures vitales, mission prioritaire de la réserve opérationnelle.

11 h 15

Un télé-pilote identifie des véhicules sur l’écran de contrôle de son drone. Il observe les VBL manœuvrant vers les positions ennemies. L’information est transmise au capitaine Paul. Grâce à cette vue en temps réel, il peut ajuster sa manœuvre avec plus de précision. 

Trois télé-pilotes sont placés sous son commandement, ce qui permet une utilisation flexible des drones : pour la reconnaissance afin de sécuriser l’environnement de la section de commandement, pour optimiser les déplacements de ses unités et pour la transmission des ordres, en utilisant les drones comme estafettes transportant une clé USB.

18 heures

Lors d’une phase de combat débarqué, les militaires du Royal Scots Dragoon Guards (RSDC) couvrent l’avancée de soldats français. Intégrés à l’escadron de la force adverse, les Britanniques opèrent aux côtés leurs homologues du 1er RIMa, formant des pelotons mixtes.

« Travailler ensemble permet d’échanger sur nos procédures respectives en identifiant les points communs et les différences », s’enthousiasme la lieutenant Charlotte, chef d’escadron du RSDC. Au fil de l’exercice, un véritable esprit de camaraderie s’est créé dans l’unité binationale.

26 mars, 13 heures

Des plongeurs du groupement commando amphibie émergent discrètement des eaux de la Charente. Après une infiltration fluviale de 3 kilomètres, ils ont surpris et neutralisé le groupe ennemi posté sur les berges. 

Ensuite, un pont flottant motorisé du 6e régiment du génie est installé sur la rivière, garantissant le passage des renforts motorisés. Cette action essentielle permet aux alliés d’anéantir les dernières poches de résistance présentes à Angoulême, mettant fin à l’exercice.

16 heures

Un homme de l’escadron de circulation du 515e régiment du train se positionne sur un rond-point. Il sécurise le passage d’une colonne de véhicules blindés quittant la ville. 

Les motards sont un maillon important des exercices en terrain libre. Ils s’assurent qu’il n’y ait pas d’accident de la route et que le mobilier urbain soit préservé pour garantir une cohabitation harmonieuse entre les militaires et les habitants.

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