Alliés contre les cyber-attaques

Novosk est en danger. Une cyberattaque menace de prendre le contrôle du réseau du barrage de la ville, risquant de submerger la cité. Le lieutenant Mickaël, du Commandement de l’appui terrestre numérique et cyber (CATNC), est sur le pied de guerre avec son équipe pour contrer les attaques sur le réseau protégé de l’état-major.

Leurs homologues américains de la Cyber Protection Team (CPT) s’activent, quant à eux, pour empêcher les assauts sur le réseau de la ville. Ensemble, face à un ennemi appelé Red team, incarné par des industriels tels que Airbus Cyber Sécurité , ils font face. Ce type d’entraînement immersif constitue une préparation robuste. « Nous voulons nous préparer au choc des volontés dans le cyber espace. Ici, le cyber est au cœur de la manœuvre », explique le commandant Yves, directeur de l’exercice Cydex.

Les scénarios cinétiques et non cinétiques transportent les combattants au cœur d'un conflit entre deux nations historiquement liées : depuis juillet, Uskaria a décidé d'envahir Kachoiya. Heureusement, la force franco-américaine Shewa est déployée à Novosk pour contrer l'offensive ennemie. Par cette mise en situation, le CATNC renforce les capacités opérationnelles de lutte informatique défensive de l’armée de Terre et son interopérabilité cyber avec notre allié américain.

« Protéger le réseau »

Acteurs étatiques, milices paramilitaires, cyber-criminels, hackers isolés, sans oublier les menaces internes, tous ces adversaires potentiels sont pris en compte. Pour affronter ces menaces, les Français et les Américains partagent leurs modes d’action et leurs procédures. 

Lors de confrontations quotidiennes avec la Red team, les joueurs et les industriels évaluent ensemble leurs actions. Ils les analysent et en identifient les points forts et les axes d’amélioration. « On partage nos observations et nos réactions, expliquant ce que nous avons détecté et comment nous avons agi. La Red team nous informe aussi sur les méthodes qu’elle a employées pour nous attaquer », décrit le lieutenant Mickaël. 

S’appuyant sur leurs échanges, les joueurs des deux pays s’accordent à dire que leurs méthodes de travail sont similaires. Tout droit venu de Géorgie, le chef de la CPT américaine raconte en anglais : « Nous combattons tous deux pour protéger le réseau. Le partage d’informations est la clé dans ce type d’opération. »

« Concevoir la manœuvre cinétique »

Cydex mobilise des spécialistes, mais également un état-major joué par des élèves-officiers de l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan. Les premiers, appelés "effecteurs-cyber", affectés à la 807e compagnie de transmissions et leurs alliés américains, sont des combattants, spécialistes de la sécurité numérique. Leur mission est de protéger, surveiller et défendre les réseaux pour contrevenir aux attaques. Ils s’appuient sur une solution de simulation qui permet de modéliser des systèmes et de réaliser de véritables cyberattaques. 
 

Dans la même salle, positionnés autour d’une maquette de la ville de Novosk, qui simule les effets d’une cyberattaque sur les infrastructures, les élèves-officiers composent avec les scénarios multi-milieux multi-champs pour produire des ordres. « Le rôle de l’état-major est de concevoir la manœuvre cinétique [et non cinétique] », décrit l’un d’entre eux, le lieutenant Pierric.

L'intérêt de cette manœuvre est multiple. Elle permet d’entraîner à la fois ces derniers “à la cyber” et les experts du domaine, dans un environnement militaire où les mondes réel et immatériel ne peuvent plus s’envisager séparément.