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École militaire de haute montagne : les candidats à l'école de Chamonix

Texte : ADJ Anthony THOMAS-TROPHIME - Photos : ADJ Anthony THOMAS-TROPHIME

Publié le : 12/09/2022 - Mis à jour le : 02/10/2022.

Depuis soixante et un ans, l'école militaire de haute montagne de Chamonix forme les futurs cadres des troupes de montagne. Chaque année, elle organise deux semaines de tests d'admission dits "agréments techniques", destinés aux jeunes candidats désireux d'intégrer la future promotion.

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De toute la France, une vingtaine de jeunes âgés 18 à 28 ans franchissent les portes de l'école militaire de haute montagne (EMHM) de Chamonix, en Haute-Savoie. Qu'ils soient bacheliers ou ingénieurs, tous ont un objectif en commun : intégrer la prochaine promotion des élèves sous-officiers. Durant une journée, les candidats devront prouver qu'ils se sont préparés physiquement mais aussi montrer leur motivation pour répondre à l'exigence du métier de soldat des troupes de montagne.

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La matinée, consacrée au tests physiques, débute par le parcours dynamique chronométré : un circuit de 200 mètres ponctué de 4 exercices comprenant 25 pompes, 35 squats, 25 abdominaux et une course avec le port d'une charge de 15 kg. Le niveau global des candidats est élevé. La concurrence est rude. Chacun doit se donner à 100 % pour se démarquer.

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Dans le gymnase de l'EMHM les candidats se succèdent au grimper de corde, une montée de trois mètres de hauteur, à la seule force des bras. Les sessions d'agréments sont aussi ouvertes aux femmes. L'EMHM ne fait aucune différence. Et pour cause, les barèmes d'intégration sont communs à tous.

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Deux voies d'escalade restent à franchir. Si cette épreuve n'est pas éliminatoire, elle permet aux instructeurs d'observer l'aisance des grimpeurs dans ce type d'activité. La formation des élèves sous-officiers existe depuis 61 ans. Si les épreuves ont évolué au fil du temps, les critères de sélection restent identiques. Sur 130 candidats qui se présentent chaque année, seule une trentaine est retenue.

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Le parcours alpin de 2 km et 300 m de dénivelé positif clôture les activités de la matinée. Après une première reconnaissance du circuit avec les instructeurs, les candidats s'élancent pour une ascension chronométrée. Pour obtenir la meilleure note, ils doivent franchir la ligne d'arrivée en moins de quinze minutes. Au-delà de vingt minutes, ils sont éliminés.

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Le lieutenant-colonel Lionel, chef de la division de formation tactique de l'EMHM, annonce le nom des recalés, ceux qui n'ont pas réussi à atteindre le niveau exigé. «Nous formons des futurs chefs de groupe aptes à commander au combat en montagne. Ils doivent être capables de s'emparer d'un col après avoir parcouru 1 200 m de dénivelé positif. Le tout avec sur le dos, un équipement qui peut peser jusqu'à 35 kg. Pour cela, nous cherchons des femmes et des hommes solides ».

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Pour ceux qui continuent l'aventure, le soulagement est de courte durée. L'après-midi est consacré aux entretiens, un moment redouté par les candidats. Chacun doit surmonter son stress face au jury. Insondables 3 instructeurs de l'EMHM enchaînent les questions pour les pousser dans leurs retranchements et jauger leur degré de motivation. «Nous recherchons chez nos jeunes le goût de l'engagement. Nous voulons savoir s'ils ont un projet professionnel construit et s'ils ont pris conscience de ce que représente le métier de soldat de montagne », explique le lieutenant-colonel Lionel.

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Un deuxième entretien, collectif cette fois-ci, complète le premier oral. Par équipe de quatre, les postulants travaillent sur un scénario donné. Chaque fait et geste est scruté par un jury composé d'un psychologue du groupement de recrutement et de sélection de Sud-Est, d'un chef d'établissement scolaire réserviste rattaché à l'EMHM et du lieutenant-colonel Grégoire, président du jury et directeur de l'étude et de la formation de l'EMHM. « Nous décelons chez nos candidats des aptitudes à commander tout en sachant être à l'écoute des autres. La diversité du jury permet d'obtenir le meilleur jugement possible. »

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Avant de rentrer chez eux, les jeunes passent en entretien individuel avec le lieutenant-colonel Lionel ou son adjoint pour dresser un bilan de la journée. Cette entrevue permet aux recruteurs de connaître leurs projets en cas d'échec et de les réorienter. Une des solutions proposées reste le parcours semi-direct pour celui qui aspire à rejoindre les les chasseurs alpins. Début juin, l'EMHM communiquera les résultats. Les nouvelles recrues commenceront leur formation d'un an en septembre à la section d'éclaireurs de montagne, SEM, avant de rejoindre les unités alpines. « Très peu d'élèves nous quittent pendant la formation. Preuve que nos agréments sont efficaces », précise le directeur de la formation.

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