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Les Jaguar à l’épreuve du combat interarmes

Texte : LTN BaptisteTERRES

Publié le : 13/07/2023 - Mis à jour le : 18/07/2023.

Pour la première fois, un exercice expérimental sur Jaguar a été mené au Centre d'entraînement au combat - 1er bataillon de chasseurs à pied du 10 au 29 juin. Aux commandes, le 1er régiment étranger de cavalerie qui en même temps, a validé la transformation Scorpion de l’unité.

« Au Centac-1er BCP, il n’y a pas de succès tactique sans une préparation poussée et un engagement total. Vous êtes prêts ? Alors en avant ! » Le ton est donné ce dimanche soir, sous le soleil couchant de Mailly-le-Camp. Le lieutenant-colonel Louis-Marie, chef du bureau opérations instruction du 1er régiment étranger de cavalerie (1er REC), donne les dernières consignes aux 550 soldats du groupement tactique interarmes (GTIA) participant à la période de restitution expérimentale (Prex) du régiment.

Une rotation inédite, dont le chef de corps, le colonel Henri Leinekugel le Cocq, rappelle l’objectif : « Valider la maîtrise du système d’information du combat de Scorpion, le SICS, et la finalisation de la montée en puissance du premier escadron Jaguar de l’armée de Terre ».

Depuis plusieurs mois, le 1er escadron s’entraîne et expérimente le nouveau blindé de l’armée de Terre depuis son arrivée au régiment en août 2022. Ces trois semaines sont l’occasion de confirmer les mois de préparation effectués par les légionnaires lors d’un exercice interarmes au plus proche du réel. Une première mise à l’épreuve pour le nouveau blindé.

« Faire corps avec la machine »

Dimanche 25 juin, les Jaguar sont les premiers à s’élancer sur le camp de manœuvre. Ils sont suivis par les Griffon des compagnies d’infanterie de la 13e demi-brigade de Légion étrangère et du 21e régiment d’infanterie de Marine. La nuit s’annonce courte pour les équipages. Le mardi suivant, après une journée de reconnaissance dans la profondeur marquée par les nombreux contacts avec l’ennemi.

Le GTIA Centurion passe alors en phase défensive pour freiner l’adversaire. L’appui des artilleurs du 3e régiment d’artillerie de Marine et les nombreux obstacles posés par le 1er régiment étranger de génie s’avèrent efficaces pour soutenir l’action des légionnaires. Face à une force adverse expérimentée, la tâche est ardue. La végétation du camp et le relief complexifient le travail des équipages qui peuvent compter sur les innovations du Jaguar.

« Grâce aux périscopes couplés aux systèmes informatiques nos capacités d’observation sont excellentes », explique le maréchal des logis Taras, chef d’engin Jaguar. Après deux jours de combat, la mobilité et la réactivité du Jaguar sont soulignées par les pilotes : « Les nombreux entraînements réalisés ces me permettent aujourd’hui de faire corps avec la machine », souligne le 1re classe Amadou, pilote Jaguar, alors qu’il s’apprête à camoufler son engin dans un sous-bois.

« Compagnonnage » avec les industriels

Le soir, les unités effectuent un passage par le train de combat numéro 2 dont la fonction est le ravitaillement en carburant, vivres, munitions… Une manœuvre logistique complexe mais indispensable dont la mission est aussi d’effectuer des réparations au plus près des combats, même si elles ne sont pas réalisées ici pour une raison : le régiment a mis en place un système de « compagnonnage » avec les industriels. 

« Chaque intervention doit être réalisée en présence des industriels. Ils nous forment et nous conseillent pour que dans le futur, nous puissions réaliser nous-mêmes l’entretien. Cette coopération est bénéfique pour tous » relate le maréchal des logis-chef Florin, chef d’atelier mobilité terrestre. Pour protéger cette manœuvre sensible, plusieurs Jaguar se tiennent prêts à réagir en cas de menace. 

Après 4 jours de combat embarqué où les corps et les esprits ont été mis à rude épreuve, le lieutenant Etienne, chef de peloton, constate : « Le confort et l’ergonomie du Jaguar facilitent la résilience et la récupération de mes légionnaires ». Cette Prex conclut pour le 1er REC une première année d’expérimentation marquée par de nombreux rendez-vous avec l’état-major de l’armée de Terre et les industriels. Dans les prochains mois, de nouveaux régiments en seront équipés et pourront s’appuyer sur le retour d’expérience des légionnaires.

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