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Sergent Alexandre, chef de groupe sur l’opération Harpie

« Plus de confiance en moi »

Texte : ADJ Anthony THOMAS-TROPHIME

Publié le : 18/07/2023 - Mis à jour le : 23/01/2024. | pictogramme timer Temps de lecture : 3 minutes

Le sergent Alexandre a rejoint le 9e régiment d’infanterie de Marine de Cayenne en juillet 2022 pour un séjour de deux ans. Chef de groupe chez les Puma de la 1re compagnie, il partage son expérience vécue sur l’opération Harpie.

« En forêt, je suis parfois isolé et loin de mes chefs. Par conséquent, je dois prendre seul les décisions pour accomplir les missions qui me sont confiées, tout en assurant la sécurité de mes hommes. C’est une pression que j’arrive à gérer grâce à une préparation minutieuse avant chaque départ. 


Depuis 2022, j’occupe le poste de chef de groupe à la 1re compagnie du 9e régiment d’infanterie de Marine (9e RIMa). L’unité, basée à Cayenne est principalement engagée sur l’opération Harpie, soit la lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane. Ici j’ai pu prendre un clic au-dessus, notamment dans le domaine du commandement, avec une autonomie que je ne trouve nulle part ailleurs.

J’essaie d’être pertinent dans mes choix stratégiques pour causer le maximum de pertes financières aux garimpeiros qui sévissent sous la canopée guyanaise. Parfois ça paye, comme le jour où nous avons intercepté des logisticiens venus livrer du matériel sur un dégrad. Avec les forces de sécurité intérieure, avec lesquels nous sortons systématiquement, nous avons trouvé des quads, des pirogues et plus de 200 grammes d’or.

Le plus souvent, nous rencontrons des travailleurs qui cherchent seulement à subvenir aux besoins de leur famille restée au Brésil ou au Suriname. Pour autant, le danger peut surgir à n’importe quel moment. Nous gardons à l’esprit que nous pouvons nous retrouver face à de véritables bandes armées, prêtes à en découdre, pour protéger leurs gains.

Une autre dimension

Si ma hiérarchie attend de moi des résultats, je n’en exige pas moins de mes chefs d’équipe. Auxiliaire de santé, transmetteur, pisteurs ou grenadier voltigeur, tous ont en commun une expérience accrue de ce milieu difficile qui exige une très bonne préparation physique et mentale. Contrairement à ce que l’on peut croire, les phases d’infiltration se déroulent sur des dénivelés importants, sous une chaleur étouffante, avec 90 % de taux d’humidité. La faune et la flore sont d’autant de facteurs de risque à appréhender.

Déjà en 2017, j’avais participé à une mission de courte durée de 4 mois. Je n’étais alors qu’un jeune soldat confronté pour la première fois aux rudes conditions de la forêt amazonienne. Aujourd’hui, le galon de sergent sur la poitrine et les responsabilités qui m’incombent donnent une autre dimension à la mission.

De retour en métropole, je peux déjà dire que cette expérience acquise sur l’opération Harpie, m’a donné un peu plus confiance en moi. Plus à l’aise dans mon commandement, je serai aussi une force de proposition pour mes chefs dans les prochaines missions qui me seront confiées. »

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