« Les armées sont un miroir, un repère mais aussi un moteur »
Texte : Par Patricia Mirallès, ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants
Publié le : 24/07/2025.
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« Nous sommes tous taillés d’un bloc » : ces paroles célèbres écrites pendant la libération de la Corse expriment au plus haut l’idéal de cohésion. Dans l’armée de Terre, cet esprit se construit à l’échelle de chaque groupe de combat, pièce, équipage ou escouade, à travers l’exigence du travail en commun, mais aussi grâce au rôle essentiel des traditions. À l’échelle d’un pays, l’entreprise semble bien plus difficile, et nombreux sont ceux tentés de la croire aujourd’hui impossible, devant les diagnostics de fragmentation.
Mais un lien nous unit. Ce lien invisible qui nous rassemble et nous rend plus forts que la simple somme des énergies individuelles, c’est l’idée de Nation. L’armée de Terre constitue à cet égard une colonne vertébrale, reliant nos concitoyens à leur histoire commune et à leurs projets partagés en tant que Nation : elle en incarne la mémoire et l’avenir.
Mémoire, parce qu’elle rappelle ce que nous devons à celles et ceux qui se sont levés et ont bravé les épreuves pour que la France perdure. Avenir, parce qu’elle est ce creuset républicain où se mêlent les histoires personnelles, les origines sociales, les parcours venus d’ici ou d’ailleurs, pour forger une communauté de destin. L’armée de Terre parle à tous.
Aux jeunes qu’elle forme et qu’elle éveille au sens de l’engagement, à travers la Journée Défense et Citoyenneté ou les classes de défense. À ceux à qui elle redonne confiance, en leur donnant une seconde chance avec le Service militaire volontaire ou adapté. À ceux qu’elle attire, de plus en plus nombreux, dans la réserve, trait d’union entre la vie civile et le monde militaire.
À toutes les familles et leurs enfants, à travers les parcours de ses musées. À l’heure où notre pays cherche à retrouver ce qui le soude, je veux redire ceci : les armées ont un rôle fécond au sein de la société. Elles en sont un miroir, un repère, mais aussi un moteur. Elles manifestent l’engagement que la République attend de ses citoyens, et la reconnaissance qu’elle leur donne en retour.
Je me réjouis que ce numéro poursuive les réflexions entamées lors du Forum de la cohésion nationale et du Paris Defence and Strategy Forum : plus que jamais, le défi de la cohésion nationale est un enjeu stratégique. En cette année de centenaire, le Bleuet de France peut en devenir l’emblème visible : alors le 14 juillet, comme pour toutes les grandes journées d’unité autour de la mémoire nationale, portons-le avec fierté.