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3 questions au colonel François-Régis, de la STAT

Texte : Clémentine HOTTEKIET-BEAUCOURT

Publié le : 16/12/2022 - Mis à jour le : 13/04/2023.

Le colonel François-Régis travaille à la Section technique de l’armée de Terre et s’occupe de la transformation capacitaire. Chef du groupement "armes de mêlée et facteur humain", il évalue les nouveaux équipements pour les adapter aux enjeux de demain.

Quelle est la spécificité des combats d’aujourd’hui et leur évolution à venir ?

Dans le combat multi-milieux et multi-champs, il existe 4 “zones” d’engagement : le milieu aéroterrestre avec ses drones et véhicules, l’espace aérien avec les aéronefs, l'environnement exo-atmosphérique avec les satellites, et enfin le champ immatériel qui inclut la lutte informationnelle, la guerre électronique (brouillage, intrusion) et le cyber-espace. Avec la transformation Scorpion qui va se poursuivre jusqu’en 2030, nous devons nous durcir dans chacun de ces domaines. Aujourd’hui nous sommes au stade du combat collaboratif, demain nous serons dans l’agression collaborative. Titan prendra la suite.

Le saviez-vous ?

Titan est le programme d’armement 2030-2050 qui prendra la suite de Scorpion, basé sur la rénovation du segment de décision et sur une connectivité interarmées et interalliée.

Pensez-vous qu’il soit possible de concilier rusticité et haute technologie ?

Pour moi ces termes ne s’opposent pas. L’objectif, dans un champ de bataille toujours rugueux, est de durer dans le temps tout en conservant son potentiel de combat. La technologie n’est rien sans un certain niveau de rusticité. Pour gagner la bataille, il faut des troupes entraînées et opérationnelles, une doctrine et des équipements fiables. La rusticité est donc un impératif. Quel que soit le niveau technologique, les équipements doivent pouvoir être utilisés en mode nominal, alternatif ou dégradé. Par exemple, nous faisons en sorte qu’un pneu explosé puisse tenir, le temps de s’extraire d’une zone de danger. Nos missiles moyenne portée sont résilients face aux cyberattaques. Tous les nouveaux équipements Scorpion sont faciles d’utilisation et capables de faire face à l’abrasivité du terrain et aux agressions du combat.

Quelle est la mission de la Section technique de l’armée de Terre (STAT)?

La STAT formalise les besoins opérationnels en liaison avec la Direction générale de l’armement. Une fois les premiers prototypes développés par les industriels, nous les mettons à rude épreuve. Et nous ne ménageons pas nos efforts ! Ils sont testés dans des conditions représentatives d’un engagement opérationnel de haute intensité, à Djibouti à plus de 40°C ou en Norvège à moins 20°C : il faut que les soldats aient confiance dans leur équipement. Le système d’information du combat Scorpion (SICS) est également soumis à un environnement électromagnétique perturbé : en cas de cyberattaque de haute intensité nous devons être impénétrables. Ces évaluations technico-opérationnelles sont une nécessité pour faire sans cesse progresser notre équipement.

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