« Les liens se resserrent dans l’épreuve »
Texte : LTN Baptiste TERRES
Publié le : 29/01/2024.
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Le soldat Kévin Lasserre est spécialisé dans le sauvetage sportif. Une discipline méconnue en France. En 2022, il rejoint l’armée de champions. Il défendra ses titres au printemps 2024 lors des championnats du monde militaire à Montpellier. Pour sa préparation, il peut compter sur le soutien du 1er régiment étranger de cavalerie. Au cœur de la calanque de Port-Miou, il s’est mesuré aux légionnaires sur un parcours nautique.
« Le 1er régiment étranger de cavalerie est devenu mon régiment parrain en 2022 après que j’ai rejoint l’armée de champions. Ce partenariat concrétise un peu plus le sens donné à mon engagement et me permet de m’intégrer plus naturellement à cette Institution.
Après une première immersion en avril, j’ai intégré en octobre dernier un stage d’aguerrissement en milieu aquatique. Au programme : parcours nautique et course d’orientation en kayak aux côtés des légionnaires.
Mais c’est au cours d’un exercice de sauvetage que j’ai partagé mon expérience pour optimiser la prise en charge en cas de noyade. Une manière pour moi d’apporter une plus-value à ces soldats s’ils sont un jour confrontés à ces situations en opérations, dans leur instruction quotidienne ou dans leur vie de citoyen.
En retour, ils me sortent de ma zone de confort et m’enseignent leurs méthodes d’entraînement notamment dans des situations stressantes. Un échange gagnant-gagnant me permettant de découvrir à chaque occasion la Légion étrangère sous un autre angle.
Au service de la population
Si je devais retenir une chose de ces rencontres, c’est la fraternité. Attention, dans le monde du sport de haut niveau, elle existe aussi. Mais le temps d’une épreuve, nous devenons adversaires. Ici, les liens se resserrent dans l’épreuve. Ma discipline est aujourd’hui assez anonyme en France. Je suis le premier secouriste sportif à rejoindre l’armée de champions. Une reconnaissance de la part des armées.
Cette discipline a été inventée en 1902 en Australie, où il était interdit de se baigner car l’activité était jugée trop dangereuse. De plus en plus de citoyens bravaient cette interdiction, augmentant le nombre d’accidents. Des groupes de sauveteurs bénévoles se sont formés et leur entraînement est devenu un sport national.
C’est une discipline citoyenne au service de la population en phase avec mon engagement dans l’armée de champions. Alors, à 25 ans quand l’armée de Terre m’a permis de rejoindre ce dispositif, je n’ai pas hésité une seule seconde. »