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Caporal-chef Dwayne, rugbyman de l'équipe de France militaire

Texte : Romain LESOURD

Publié le : 24/11/2023. | pictogramme timer Temps de lecture : 5 minutes

La France a remporté le championnat du monde militaire de rugby à XV, contre les îles Fidji, le 10 septembre à Vannes. Parmi les 32 appelés qui ont foulé le terrain, le caporal-chef de 1re classe Dwayne est un habitué du ballon ovale. Soldat au sein du 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales à Pau, il revient sur son parcours et sur l’importance de ce sport dans sa vie professionnelle.

Le rugby a toujours été présent dans ma vie. J’ai reçu ma première paire de crampons lorsque j’avais cinq ans et depuis, je n’ai jamais cessé d’en porter. Quand je me suis engagé en 2012, malgré mes nouvelles priorités je souhaitais continuer ce sport si particulier. J’ai commencé le rugby militaire l’année suivante. À force de persévérance et grâce au soutien de mes proches et de mes chefs, j’ai réussi à intégrer l’équipe de l’armée de Terre puis celle de France militaire avec qui je viens de participer à mon deuxième championnat du monde.

Dès que j’ai su que j’avais été retenu par les sélectionneurs pour ce tournoi, je me suis durement entraîné. Pour répondre aux attentes, je devais m’améliorer dans plusieurs domaines : force, endurance, vitesse et vision du jeu. Évidemment, cette passion associée à mes responsabilités de soldat me pousse à faire de nombreuses concessions personnelles. Néanmoins, participer aux différents stages et à cet événement qui se déroule tous les quatre ans, est pour moi l’opportunité de représenter mon régiment, mon armée et mon pays.

S'adapter à la situation

Étant rattaché aux forces spéciales, je peux être amené à partir durant de longues périodes, laissant alors le ballon ovale sur la touche. Lorsque nous sommes en opération, notre quotidien ressemble aux journées d’un joueur de rugby. Nous sommes un petit groupe, nous passons beaucoup de temps ensemble. Naturellement, la cohésion se renforce. Lorsque nous ne sommes pas en mission, nous nous attelons à des exercices physiques réguliers. Nous nous entraînons pour être prêts à l’affrontement.

En réalité, les activités d’un rugbyman et d’un soldat sont assez semblables. Lorsque je suis déployé, je compte sur mes camarades. Quand je suis dans une mêlée, mes coéquipiers me soutiennent. Mes deux fonctions me poussent à aller de l’avant, il faut juste s’adapter à la situation. Au-delà du jeu et des sensations qu’il procure, ce sport qu’il soit militaire ou non, me fait mûrir pour mes interventions futures. Il me rappelle certaines valeurs du soldat, à savoir l’unité, l’engagement et le dépassement de soi. 

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