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Création du sous-groupement de renseignement de contact

Texte : CNE Justine de RIBET

Publié le : 13/10/2023. | pictogramme timer Temps de lecture : 5 minutes

Forcer l’ennemi à dévoiler ses intentions : c’est le but des actions menées par le sous-groupement de renseignement de contact. Ce dernier est le nouvel échelon de niveau brigade imaginé par l’École de cavalerie de Saumur. Explication.

Recueillir du renseignement sur l’ennemi pour livrer des informations rapidement exploitables par le commandement, telle est la mission du sous-groupement de renseignement de contact (SGRC). Son ancêtre ? L’escadron d’éclairage et d’investigation.

Ce qui les différencie : des capacités interarmes variées comme les observateurs d’artillerie intégrés, les équipes du génie et des capacités techniques nouvelles, comme des radars, des drones, des munitions télé-opérées voire des éléments de la guerre électronique.

Le lieutenant-colonel Christian-Philippe, chef de bureau en charge de la rédaction de la doctrine des SGRC à l’École de cavalerie de Saumur, explique : « Les brigades avaient besoin d’une unité de reconnaissance dédiée pouvant être leurs yeux et leurs oreilles sur le champ de bataille, avant d’engager les troupes au combat. Le Commandement des forces terrestres leur a proposé d’étudier cette solution ».

Le SGRC se compose de trois pelotons de reconnaissance et d’intervention et d’un peloton de renseignement technique, soit 120 militaires. « Les régiments de cavalerie possèdent un ou deux ERI, explique le lieutenant-colonel Christian-Philippe. Demain, chaque brigade aura son propre sous-groupement de renseignement de contact. »

Coupé de tout soutien

L’avantage premier est d’obtenir du renseignement directement sur l’adversaire. « Le SGRC observe celui-ci de manière discrète, se renseigne à son propos. » Le deuxième avantage est la furtivité. Le sous-groupement de renseignement de contact, employé dans la profondeur, est coupé de tout.

Engagé jusqu’à 72 heures, il s’appuie sur un soutien adapté lui permettant d’assumer les élongations tout en disposant d’une solide capacité d’autonomie. « Les pelotons pourraient bénéficier d’un minimum de mécaniciens pour réparer et entretenir les véhicules le plus rapidement possible, relate le lieutenant-colonel. Idem pour la capacité médicale : les cadres et les auxiliaires sanitaires devraient être capable de stabiliser un blessé pour gagner des heures de survie. Ils savent qu’ils n’auront pas d’aide immédiatement. »

Un travail de mise à jour

Pour mettre en place le sous-groupement de renseignement de contact, les régiments vont pouvoir suivre la doctrine, rédigée par le bureau du lieutenant-colonel Christian-Philippe. Elle liste les conditions de mise en œuvre des SGRC.

« La doctrine est évolutive : elle s’adapte aux retours des utilisateurs, des livraisons de matériel », souligne ce dernier. Dès 2028, par exemple, les véhicules blindés légers utilisés par les sous-groupements de reconnaissance de contact seront progressivement remplacés par les véhicules blindés d’aide à l’engagement. Ce changement entraînera des modifications dans le document.

« Le dialogue est permanent avec les unités, les brigades et le Commandement de l'entraînement et des écoles du combat interarmes. » Ce travail de mise à jour se fait aussi en lien avec la division études et prospectives des Écoles militaires du train et de la maintenance à Bourges.

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