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Rencontres du septième art

Texte : Capitaine Eugénie Lallement

Publié le : 06/05/2025. | pictogramme timer Temps de lecture : 3 minutes

À Saint-Cyr, des élèves-officiers explorent la représentation de la guerre au cinéma pour leur projet de deuxième année. Entre projection, débats et rencontres, ils analysent l’influence de la fiction sur l’image des armées dans la société. Ils ont rencontré la directrice de la Mission cinéma pour approfondir leur compréhension des enjeux liés à ce sujet.

« La fiction n’est pas un outil de propagande ou de censure », affirme Ève-Lise Blanc-Deleuze, directrice de la Mission cinéma et des industries créatives à la Délégation de l’information et de la communication de la Défense. Face à elle, 8 élèves-officiers de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr sont réunis pour une matinée d’échanges sur l’image des armées dans l’audiovisuel.

 « En deuxième année de scolarité, chaque élève choisit parmi plusieurs propositions un projet à conduire sur l’année, avec un objectif pédagogique clair : développer l’autonomie et la capacité à travailler ensemble », explique le lieutenant Robin, officier spécialiste en histoire et encadrant du programme. Issus des filières littéraire et sciences humaines, ces Saint-Cyriens ont choisi le thème de “la représentation de la guerre au cinéma”

Sur les 80 heures allouées, 2 journées sont dédiées aux déplacements pour « sortir du cadre académique », précise l’officier. Cette rencontre avec la Mission cinéma en fait partie. Une première et une ouverture culturelle utile à ces futurs chefs qui évolueront dans un monde où communication et influence sont indissociables du succès des opérations.

« Développer leur regard critique »

Une fois par mois, les élèves-officiers organisent des projections de films, ouvertes au public, au cinéma de la ville de Guer, à côté de Coëtquidan. Ils effectuent un travail de recherche et de réflexion en amont, organisent la session en lien avec le lieu, puis communiquent sur l’événement en interne et à l’extérieur. 

À l’issue, un débat est animé avec les spectateurs. « Beaucoup des films choisis traitent de la fraternité d’armes, du commandement, de la prise en charge de la blessure ou encore du droit des conflits armés. L’idée est de les amener à développer leur regard critique », poursuit l’historien, à l’origine du projet, avec le lieutenant Elie, professeur à l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan. 

En s’immergeant dans l’analyse des représentations cinématographiques de la guerre, ces futurs chefs développent une compréhension plus fine des enjeux liés à l’image des armées. Cette initiative illustre l’importance de la fiction dans la construction des perceptions. « Le cinéma est un puissant outil de ʺsoft powerʺ : il façonne les imaginaires, accélère ou reflète les changements sociétaux », conclut la directrice.

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