La tarte, couvre-chef des troupes de montagne

La tarte est le couvre-chef emblématique des soldats de montagne. La 27e brigade d’infanterie de montagne (27e BIM) entière l’arbore, à l’exception du 2e régiment étranger de génie qui a gardé sa coiffe de légionnaire. Elle est héritée du béret des bergers du Béarn qui autrefois rembourraient celui-ci de paille ou de chiffons pour amortir les chutes de pierres.

Cette coiffe est adoptée officiellement en 1889 car son grand diamètre d’une trentaine de centimètres en fait un couvre-chef facile à orienter pour se protéger du soleil ou de la pluie. Son large plateau et sa forme légèrement ronde lui donne le surnom de tarte. Un système de feutrage de la laine rend aujourd’hui ce béret très solide et imperméable, résistant aux conditions extrêmes en montagne.

Portée bien à plat

La tradition militaire veut que la coiffe soit inclinée sur la gauche avec l’insigne placé sur le côté droit à l’inverse des autres coiffes militaires qui se positionnent sur la droite avec l’insigne à gauche. Ce dernier se compose d’un cor de chasse argent pour les bataillons de chasseurs alpins et la grenade d’infanterie pour les régiments d’infanterie alpine.

Sur le terrain, la coiffe est portée bien à plat avec deux plis "un pour mieux voir et un pour mieux entendre" : un pli devant et un pli sur le côté en V pour garder un champ de vision bien dégagé. Les chasseurs ont un vocabulaire bien spécifique, parlant de jonquille au lieu de jaune ou de bleu cerise à la place de rouge. De couleur variable, bleue, jonquille, noire voire blanc, la tarte est délivrée aux soldats après une longue marche en montagne.

Tellement attachés à leur bataillon, les chasseurs abandonneront le casque réglementaire pour porter la tarte durant les combats lors de la Première Guerre mondiale. Attribuée autrefois à la 27e BIM elle est depuis 2004 octroyée à l’ensemble des troupes de montagne, y compris le 7e régiment de matériel.