Le tir, acte ultime au combat
Texte : ADC Anthony THOMAS-TROPHIME
Publié le : 13/09/2024.
Depuis l’apparition de la poudre noire en Europe et des premiers canons, au XIVe siècle, les Armées ont cherché à maîtriser le tir tant dans la précision que dans la concentration des effets afin d’imposer leur supériorité sur le champ de bataille. Le tir reste encore aujourd’hui au cœur de la capacité opérationnelle de l’armée de Terre. Il symbolise la fonction ultime du soldat, c’est-à-dire vaincre l’adversaire par l’emploi des armes pour accomplir la mission confiée. Infanterie, cavalerie, artillerie… Des matériels toujours plus sophistiqués ne suffisent pas. Les soldats doivent être capables d’intégrer efficacement dans leur manœuvre la précision, la portée et les effets. De la technique à la tactique, la maîtrise du tir individuel, collectif et interarmes doit être acquise, entretenue et contrôlée à tous les niveaux. L’armée de Terre s’adapte en permanence à la modernisation de ses systèmes d’armes, développe une doctrine en phase avec les conflits présents et futurs, et conduit les entraînements adéquats dans tous les milieux.
Faire feu ensemble
Du fantassin avec son fusil d’assaut au cavalier dans son char, en passant par le pilote d’hélicoptère, une opération ne se gagne pas seul. La victoire s’obtient par l’emploi combiné des feux. Pour y parvenir, chacun dans son domaine doit maîtriser son arme avant de s’entraîner avec les autres. Le tout est encadré par des politiques de tir.
Infanterie, cavalerie, artillerie, génie… Dans le domaine du tir, chaque fonction opérationnelle définit l’emploi des armes dont elle a la responsabilité. Ainsi, dans les directions des études et de la prospective (DEP) de leur école respective, est déclinée une politique de tir propre à chacune. Cette dernière fixe l’architecture de formation et d’entraînement, l’intégration de nouvelles méthodes ainsi que les dernières innovations et enfin la sécurité.
« L’objectif est la maîtrise du tir sur le plan individuel et collectif, explique le lieutenant-colonel Christian, de la DEP de l’école d’infanterie. Dans notre cas, nous partons de la formation initiale du combattant puis la formation technique de spécialité, jusqu’au niveau section en passant par celui du groupe. »
Pour tous, l’objectif in fine est de réaliser des manœuvres interarmes à tir réel. En fédérant et en coordonnant les politiques de chacun, la Sous-chefferie des opérations aéroterrestres de l’armée de Terre définit la politique générale de tir interarmes. Elle repose sur 5 grands principes : la progressivité, l’adaptation, le réalisme, l’incertitude et la sécurité.
L’ambition tend à amener un sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) à dominante infanterie ou cavalerie, à répondre aux exigences du combat de haute intensité. Cette nécessité de travailler en commun, bien qu’existante de longue date, s’est renforcée lors du conflit afghan. « Le fantassin comme le cavalier ne pouvaient pas mener des combats seuls. Depuis 2011, les fonctions opérationnelles s'entraînent sur un même espace de manœuvre pour réaliser des tirs en commun. »
Des conflits modernes
Le commandement de l’entraînement et des écoles du combat interarmes (COMECIA) programme et conduit la préparation opérationnelle interarmes. Il met à disposition des unités, deux centres d’entraînement au tir interarmes (CETIA) situés à Canjuers et à Suippes. Grâce aux rotations de deux semaines, les détachements travaillent la coordination des feux et l’accoutumance des soldats aux effets des armes.
Elles se clôturent par une phase finale d'évaluation du tir et du contrôle du commandement du SGTIA, ciblée sur l’élaboration et la conduite d’une manœuvre tactique avec tirs. Sur le terrain, les troupes sont mises en état de fatigue pour plus de réalisme. Elles effectuent un parcours d’une vingtaine de kilomètres, de jour comme de nuit, en 48 heures.
L’instruction, la sécurité, les régimes des champs de tir, les notices d’infrastructure, tout ce qui a trait au tir est soumis à un cadre réglementaire. À l’instar des entraînements, il s’adapte en permanence aux spécificités des conflits modernes et aux évolutions des systèmes d’armes. Par exemple, le drone de reconnaissance s’intègre dans les parcours de tir sur des installations fixes et des positions matérialisées à cet effet.
Du côté de la lutte anti drones, les CETIA expérimentent l’entraînement au tir sur des cibles drones. Les avancées technologiques et notamment les progrès en matière d’intelligence artificielle, soulève les réflexions. Une chose est sûre, la décision finale d’ouvrir le feu reviendra toujours à l’homme. Pour cette raison, la maîtrise des fondamentaux reste plus que jamais un impératif.
Entraînement au tir de combat
Assaut, riposte, appui, couverture, le tir est l’essence même du métier des armes. Les forces terrestres s’exercent à maîtriser ce domaine grâce à une instruction de combat mêlant technique individuelle et tactique collective. Évolutive, celle-ci contribue à développer les forces morales en immergeant le soldat dans des conditions d’entraînement au plus près de la réalité.
Individuel comme collectif, l’entraînement au tir garantit à l’armée de Terre de disposer d’une force opérationnelle décisive sur le champ de bataille. Ce domaine n’a cessé d’évoluer ces 50 dernières années. En 1962, au lendemain des guerres d’Algérie et d’Indochine, le gouvernement redoute des coups d'Etat. La méthode “Montauban” est alors instaurée dans les unités.
Les séances se résument à tirer une dizaine de cartouches en limitant les manipulations de l’arme. « Mise en place afin d’ôter toute autonomie aux tireurs, cette méthode a distillé une psychose autour de l’arme », explique Philippe Perotti. Cet ancien équipier des forces spéciales a développé, en 2000, un nouveau concept, genèse de l’Instruction sur le tir de combat (ISTC).
« Opérant une transformation culturelle au sein des Armées, elle a redonné l’autonomie au combattant en lui inculquant le savoir-vivre armé et la maîtrise parfaite de son arme, pour sa protection ou celle de tiers. » L’ISTC, instaurée dès 2006 dans les régiments, intervient dans une période tournée vers la lutte contre le terrorisme, sur le territoire national et à l’étranger, en Afghanistan.
« Sa mise en place a provoqué un grand changement en termes d'efficacité », se rappelle le général Renaud Sénétaire, qui a commandé le Battle group Raptor de la Task force Lafayette en Afghanistan entre 2010 et 2011. Dès leur arrivée dans la vallée de Kapisa, les parachutistes sont engagés dans des actions de feu d’envergure. « Ils ont riposté à bon escient et en sécurité. L’ISTC leur a apporté une confiance individuelle et collective. »
Plus d’autonomie
Au cours des six mois de mandat, ils ont utilisé leur armement au quotidien, neutralisant des dizaines d’insurgés, aussi bien en espace clos qu’en zone ouverte, sans déplorer de perte civile, ni de tir fratricide ou accidentel. L’enseignement technique, tactique et la discipline de feu conditionnent le soldat de la préparation de ses armes jusqu’à l’affrontement. « Pour gagner en efficacité et sérénité au “tir de combat”, dans des conditions extrêmes associées au stress et à la fatigue, il est indispensable de développer en parallèle les forces morales. L’un ne va pas sans l’autre. »
Si la préparation collective constitue la dernière étape dans la mise en condition opérationnelle des combattants, un constat s’impose : « Le réalisme des manœuvres à balles réelles dans nos centres est limité. Les tireurs sont contraints de s’aligner sur des positions prédéterminées face à des cibles, toujours aux mêmes emplacements. Le chef tactique tient un rôle restreint », expose le colonel Merlin, chef de la division entraînement interarmes du COMECIA.
Depuis 2023, des campagnes d’ʺexpérimentation sur l’entraînement au tir opérationnel de combatʺ (Estoc) sont menées. Elles visent à donner plus d’autonomie et de responsabilités au chef de la troupe, chargé de la progression tactique du dispositif. Il adapte ses déplacements aux caractéristiques du terrain, des abris, en veillant à aligner en permanence les directions de tir de ses éléments.
Degré supplémentaire de complexité
À terme, Estoc se déroulera sur des infrastructures ou des espaces naturels. « C’est réalisable aujourd’hui, grâce aux moyens de géolocalisation fiables et instantanés, aux tirs décalés déjà en place et à l’évolution de la réglementation », précise le lieutenant-colonel Sevin. Les cibles, maintenant imprévisibles, sont animées par la direction d’exercice et les contrôleurs de manœuvre.
Placés au contact de la troupe, ils les activent au fur et à mesure de la progression des tireurs, les contraignant à adapter leur dispositif. Le contrôleur de manœuvre est le garant de la sûreté. Sous ses ordres, des superviseurs de sécurité vérifient le respect des écarts angulaires entre les tireurs, marge de sécurité en cas de ricochets. Trois campagnes d’expérimentation ont déjà eu lieu, avec à chaque fois, un degré supplémentaire de complexité.
« Chacune des unités a appréhendé Estoc de façon différente. Toutes sont unanimes sur la hausse de niveau rapide du commandement en situation de tir. » Une 4e expérimentation est envisagée avec l’équivalent d’un sous-groupement interarmes. L’enjeu ? Étudier la coordination, conduite par le chef, des tirs de toutes les unités, dont les appuis. Celles-ci agissent sur des compartiments de terrain différents et utilisent des systèmes d’armes divers.
Le drone dans l’équation du tir
L’armée de Terre développe des méthodes de tirs associant des systèmes d’armes à des drones pour tirer et détruire sans être vu. Cette capacité contribue à assurer la supériorité sur le champ de bataille. Les drones en dotation dans certaines unités peuvent déjà renseigner et coordonner des feux sur des cibles situées au-delà des lignes de contact.
Missions d’observation, de renseignement, de surveillance ou encore d’attaque, l’emploi du drone est incontournable dans les conflits modernes. Véritable œil dans le ciel, il donne aux forces, une transparence indéniable du champ de bataille. A l’heure des combats hybrides avec une intensification des actions de feu dans la profondeur, l’armée de Terre développe une méthode de tir d’artillerie sous l'observation d'un drone.
Déployé au-delà de la ligne de contact, ce dernier est un observateur volant qui permet de diriger les feux d’artillerie. « Ce procédé n’est pas nouveau. La connexion entre le drone et les systèmes d'armes de l'artillerie remonte déjà à l’Afghanistan puis en Irak » explique le colonel Olivier, chef du bureau programmes et systèmes d’armes de l’état-major de l’armée de Terre. Déployé avec son unité sur l’opération Chammal, ce dernier est convaincu de la pertinence du duo drone/canon d’artillerie.
« La majorité de nos tirs contre les positions de l’état islamique a été guidée par des drones américains. La précision et la coordination des feux ont été d’une redoutable efficacité », se souvient-il. Si l’on entend parler davantage de ce mode opératoire, c’est dû à la démocratisation et des avancées technologiques dans le domaine des drones et de son usage intensif sur le conflit en Ukraine. Les plus values ? Voir sans être vu en limitant l’exposition des observateurs et disposer d’un angle de vision plus étendu pour chercher l’ennemi à plus d’une dizaine de kilomètres.
« L’épée et le bouclier »
En 2023, la batterie d’acquisition et de surveillance du 68e régiment d'artillerie d’Afrique a associé le Système de mini drone de renseignement (SMDR) avec le canon Caesar à l’occasion d’une campagne de tirs effectuée à Canjuers, dans le cadre de sa préparation opérationnelle en vue d’une projection sur la mission Aigle. Cette manœuvre a permis de mener une formation d’adaptation et de coordination des appuis feu.
Elle a aussi servi à acquérir les connaissances suffisantes pour exécuter des tirs simples, sous la responsabilité d’un observateur dans l’attente de formations normées. Celles-ci permettront aux unités d’effectuer un tir observé par drone placé sous leur responsabilité. Pour l’unité comme pour la brigade, le SMDR est un vecteur d’acquisition utilisable au-delà de la ligne des contacts en cas d’engagement en s’assurant une boucle renseignement-feux raccourcie.
Bientôt, les batteries d’acquisition et de surveillance seront dotées du DT 46, un drone capable de décoller et atterrir soit verticalement, soit au moyen d’une rampe. Doté de capteurs plus récents, il est plus performant en termes d’autonomie et d’allonge que le SMDR.
Au regard de l’essor technologique dans ce domaine et notamment avec l’intégration de l’IA, qu'adviendra-t-il des observateurs ? « C’est le principe de l’épée et du bouclier. Les moyens de la lutte anti-drones seront de plus en plus performants pour contrer ces modes d’action, sans compter le facteur limitant de la météo. L’observation humaine reste et sera toujours pertinente sur le terrain. »
« Une option de tir supplémentaire »
Les nouveaux systèmes d’armes, capables de s’aligner depuis des coordonnées de tirs, vont permettre à l’infanterie et à la cavalerie de disposer de la capacité de tirer au-delà des vues directes (TVAD). Depuis 2021, des évaluations tactiques de TVAD, associant un MMP Akeron, le missile antichars de moyenne portée de MBDA avec un drone NX 70 de Novadem, sont conduites par l’armée de Terre et la Direction générale de l’armement.
Cette capacité, inscrite dans le projet européen Lynkeus, permettra au groupe de combat de tirer sur un objectif situé jusqu’à cinq kilomètres tout en étant soustrait des vues de l’ennemi, grâce à un capteur déporté. Les tankistes de la cavalerie ne sont pas en reste puisque leur engin blindé de reconnaissance et de combat Jaguar sera lui aussi équipé du MP Akeron et donc du TADV.
« Associée à l’infovalorisation, cette nouvelle capacité sur le blindé offre une option de tir supplémentaire au commandement. Ces avancées impliquent de développer de nouvelles procédures pour une parfaite coordination des feux », poursuit le colonel Olivier.
D’autres progrès sont à venir dans le domaine du TAVD, notamment avec l’Intelligence artificielle. Au dernier salon de l’armement aéroterrestre EuroSatory, MBDA a dévoilé « Ground Warden », un algorithme IA permettant d’accélérer et de fiabiliser les engagements au-delà de la vue directe. Cette innovation facilite l’aide à la décision et la coordination entre les systèmes, tout en conservant l’homme dans la boucle.
Le projet Lynkeus a pour objet l’étude du tir au-delà de la vue directe d'un missile antichar de moyenne portée de 5e génération, embarqué sur véhicule, en coordination avec un drone d’observation. Ce projet européen est réalisé avec le soutien de la Belgique, de Chypre et de la France.
L'évolution des systèmes d'armes
En cible
Sans munition, pas de tir. C’est elle qui inflige les dommages. Sa production est une science à part entière, de la balistique
à la pyrotechnie. L’industriel de Défense KNDS, fournisseur de l’artillerie française, fabrique sur son site de La Chapelle-Saint-Ursin, des munitions de moyens et gros calibres, avec un haut degré de technicité. Exemple avec le célèbre obus de 155 mm du canon Caesar.
Enfermé dans sa cage de protection, le robot Fanuc R-2000 virevolte dans tous les sens. Usinage, moletage, test en pression, contrôle tridimensionnel… D’une étape à une autre, le bras articulé manipule dans ses mâchoires les lourds blocs de métal forgés avec une aisance déconcertante. C’est ici, dans l’unité de ceinturage gros calibre du site de production de munitions de KNDS, situé à La Chapelle-Saint-Ursin, près de Bourges, que sont fabriqués les corps d’obus de 155 mm, destinés aux canons Caesar.
Sous leur apparence rustre se cache un concentré de technicité. Constitué d’un alliage identique à celui du train d'atterrissage du Concorde, l’obus de 50 kg est soumis à des contraintes phénoménales. Dans la phase de tir, il supporte 500 tonnes de pression et est propulsé avec une accélération de 0 à 900 m/s avec une vitesse de rotation de 15 000 tr/min.
« Un coup de canon c’est 9 mégajoules, soit l’équivalent d’une centrale électrique qui délivre 1 à 2 gigawatts en quelques millisecondes », précise Hervé Le Breton, directeur du site. L’obus de 155 mm de KNDS est mondialement reconnu pour ses performances.
« Miser sur un obus de qualité »
Contrairement aux obus standards, il a été conçu en même temps que le canon Caesar. Ainsi, la combinaison système d’arme et munition est optimisé pour délivrer des feux dans la profondeur jusqu'à 40 km, avec une précision chirurgicale. « Miser sur un obus de qualité et précis permet d’en économiser 5 à 10 pour le même effet, » ajoute le directeur.
Devant ce manège robotique, son regard brille du même éclat que celui du chrome des projectiles. L’opération de ceinturage, c'est-à-dire le sertissage d’une bague autour du corps, est une étape clé dans le procédé de fabrication. Cet anneau de seulement 8 mm d’épaisseur garantit la bonne introduction et la rotation du projectile à travers le tube.
Par étanchéité, il assure la propulsion en maintenant les gaz à l’arrière de l’obus, sous peine de le faire exploser. Ici, la tolérance est de l'ordre du centième, soit 0,10 mm. « C'est comme en Formule 1, on pousse la matière à son extrême limite. » Tous les corps d’obus sont minutieusement contrôlés par une machine tridimensionnelle pour vérifier les cotes. Toutes les cinq pièces, un technicien complète l’opération manuellement. La Chapelle-Saint-Ursin emploie 600 salariés.
« Fiers, nos personnels produisent des munitions de guerre en étant conscients de travailler pour l’État français et pour le maintien de la paix », souligne Thomas, responsable des unités de production du site. Obus de 25 mm pour les VBCI, 30 mm pour les hélicoptères Tigre, 120 mm pour les chars Leclerc… KNDS est le principal fournisseur de l’artillerie française. Depuis le conflit en Ukraine, la ligne de production des obus de 155 mm tourne à plein régime.
« L'électronique munitionnaire, c’est l’avenir »
Économie de guerre oblige, l'entreprise augmente sa capacité de plus du double, pour atteindre 100 000 obus par an. Par ailleurs, cette dernière a investi dans une deuxième machine-outil afin de doubler le rythme d’ici à 2025. « On ne mettra en péril ni la sécurité des utilisateurs ni la qualité et la performance de nos produits au profit de la cadence », soutient le chef de production.
En parallèle, KNDS a développé le Katana, une nouvelle génération d’obus de 155 mm, pilotés et guidés. Le Katana, tiré avec un angle de 30 à 40 degrés par rapport à l’objectif, corrige sa trajectoire durant le vol pour atteindre sa cible en piqué. Il a été conçu pour éviter que les radars adverses ne détectent la provenance des tirs et pour empêcher des tirs de contre-batterie (riposte).
Il offre la possibilité de réajuster son cap au cas où la cible change de position. Cette innovation a été rendue possible grâce à l’utilisation de composants électroniques ʺdurcisʺ, capables de supporter la chaleur de combustion du tube. Pour Thomas, pas de doute : « L'électronique munitionnaire, c’est l’avenir. »
L'obus, désormais planant, bénéficie déjà de l’intelligence artificielle pour gérer le gabarit de sécurité. Évolutif et modulaire, il pourra embarquer GPS, centrales gyroscopiques ou encore capteurs laser et infrarouge. À l’instar de son innovation, KNDS ajuste son cap, conscient qu’il faudra miser sur un recrutement de spécialistes et des formations adaptées à ce domaine de pointe.