Visage d'une jeunesse engagée

Au lendemain de la cérémonie de clôture des JO 2024, le démontage a démarré sur le camp Alain Mimoun. Parmi les unités engagées pendant les Jeux olympiques et paralympiques, une a tenu un rôle particulier : le 35e régiment d’infanterie. Dans ses rangs, le soldat Lola. Cette dernière a été recrutée dans le cadre de l’expérimentation des volontaires découverte de l’armée de Terre (VDAT). 

Native des Vosges, la jeune femme, solaire, sait ce qu’elle veut. « Après ma préparation militaire Terre, j’avais envie d’aller plus loin. Les cinq jours passés au 3e régiment d’artillerie de Marine m'ont donné un avant-goût de ce qu’était l’armée de Terre. Il m’en fallait plus pour affirmer que c’était ce que je voulais faire de ma vie », dit-elle en riant. 

« Après la PMT, je me suis renseignée pour connaître les autres options d’engagement. Le contrat VDAT venait d’être lancé et j’en ai parlé avec mon conseiller en recrutement. » Ce contrat, initié pour proposer une première expérience militaire à la jeunesse, est inédit de par sa durée comme son format.

Choc de militarité

Le dispositif de VDAT conforte Lola dans son choix à l’engagement. Les choses sérieuses débutent le 27 mai, date d’arrivée au 35e RI. « Nous avons tout de suite été mis dans le bain. Petit-déjeuner tôt, travaux d’intérêt général, sport, etc. » Pour permettre un déploiement rapide des effectifs tout en restant progressif, le dispositif comprend un mois de formation et trois mois de mission. 

Le délai entre la signature de contrat et l’arrivée en régiment est plus court que pour des contrats d’engagement classique. Les cours théoriques, puis pratiques sont venus s’ajouter dès la deuxième semaine. Modules de tir, premiers secours citoyen de niveau 1 et sauvetage au combat de niveau 1, ordre serré, les formations élémentaires du soldat sont dispensées en un temps record. 

Une fois le choc de militarité passé, Lola et le reste du contingent ont dû apprendre à vivre autrement : « Évoluer en collectivité n’est évident pour personne surtout quand on est douze par chambre ». Une fois les rudiments intégrés, la cohorte prend la direction de Paris où elle posera son paquetage pour trois mois. 

« Dès notre arrivée à 8 h du matin au camp Mimoun, nous avons pris nos consignes pour relever le 4e régiment de chasseurs qui devait partir le jour-même. » La mission des VDAT : sécuriser l’emprise du camp pendant la durée des jeux.  « Sur un rythme de six jours de travail, quatre étaient consacrés à la garde et deux à l’instruction. Cela a permis à ceux qui souhaitaient s’engager de parfaire leurs connaissances afin de préparer la suite du parcours », précise-t-elle.

Un sentiment de gratitude

« Les cinq semaines sont passées en un clin d’œil. À peine le temps de réaliser que nous étions déjà sur l’avenue Foch pour le 14 juillet ! » Après quinze jours d’OS intensif, sous le regard aguerri des unités d’active, l’heure est à la récompense. « J’ai foulé les pavés pour la fête nationale. Tout le monde n’a pas cette chance. J’en ressens de la gratitude. » 

Celle qui était destinée à des études d’éco-gestion, a dû revoir ses plans pour la rentrée 2024. « Il a fallu annoncer à ma famille que j’annulais mon inscription en troisième année de licence. J’ai enfin trouvé le cadre qui me manquait pour m’épanouir. »

Prochain objectif ? Intégrer l’école nationale des sous-officiers d’active à Saint-Maixent d’ici la fin de l’année. Lola ambitionne de rejoindre des unités parachutistes ou d’artillerie dans la spécialité Ressources humaines. « Pour maximiser mes chances, je pratique la course à pied, la musculation et j’aimerais me mettre au triathlon », dit-elle, amusée. 

À l’heure où la jeunesse est décriée, Lola incarne une génération solide, guidée par une détermination inébranlable. Elle bâtit sans relâche les fondations d’une vie basée sur l’engagement. Enfin, Lola sera la première de sa famille à embrasser une carrière au service de la Nation.