« De nouveaux outils pour entraîner les forces »
Texte : Général Philippe Geay de Montenon, commandant la force et les opérations terrestres
Publié le : 16/09/2025.
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La préparation opérationnelle des forces terrestres a un but : garantir leur aptitude à s’engager au combat pour emporter la victoire.
Nos forces doivent être prêtes à s’engager seules ou en coalition, sur un spectre large de missions, en tout temps et en tout lieu. Dans le monde qui vient, elles doivent avant tout se préparer au choc du combat de haute intensité, avec la parfaite maîtrise de leurs savoir-faire et de leurs équipements, dans l’ensemble des champs de l’affrontement et en pleine possession de leurs forces morales. Le cadre d’engagement privilégié pour la haute intensité est celui de l’Otan. Notre interopérabilité avec nos alliés participe directement à la crédibilité de l’Alliance et conditionne sa capacité à dissuader une attaque.
La Force opérationnelle terrestre (FOT) combine les ressources de l’armée de Terre pour générer des unités de combat jusqu’au niveau du corps d’armée, cohérentes et aptes à s’engager dans l’urgence et dans la durée. Leur préparation opérationnelle s’appuie sur des doctrines en constante évolution et sur les retours d’expérience des engagements modernes, au premier rang desquels celui de la guerre en Ukraine qui bouleverse en profondeur les repères des dernières décennies en matière d’engagement. La notion de géométrie du champ de bataille (combat dans la profondeur (Deep), protection des flux sur la zone arrière (Rear), combat de contact (Close) et affrontement dans les champs immatériels) structure désormais les opérations.
Le dossier de ce Terremag présente les nouveaux outils mis à disposition de nos forces pour leur entraînement. Trois niveaux de standard opérationnel définissent désormais les compétences individuelles et collectives des unités et leur aptitude à l’engagement. Les camps nationaux et centres d’entraînement spécialisés adaptent leurs infrastructures à la dronisation et à la robotisation du combat. L’entraînement des postes de commandement fait effort sur le cadre Otan et tire les enseignements des exercices majeurs. Enfin, les outils de simulation évoluent, pour prendre en compte les nouveaux équipements et les nouveaux scénarios d’engagement.
L’évolution quotidienne de notre environnement opérationnel nous impose, plus encore que par le passé, d’adapter nos entraînements avec imagination et agilité, et de savoir combiner haute technologie et rusticité, aptitude à durer et forces morales. Nous en avons les moyens et nous le ferons.